Titre : Dans les bras de Morphée
Auteur(s) : Robyne Max Chavalan
Éditions : Black Ink (Romance Historique)
Résumé
1858. Appolonie de Mirancourt, la superbe fille du directeur du Louvre est courtisée ardemment par le beau et charismatique Arkadi, comte Leonidov. Deux ans plus tard. Appolonie, désormais comtesse Leonidova, se rebelle. En effet, dans le Paris des Lumières coquin, son mari, celui que l’on surnomme le Lion vagabond de Russie, agit comme tous les autres hommes de sa condition et la délaisse au profit des maisons closes... Appolonie ne peut ni l’accepter ni le supporter. Elle n’a qu’une idée en tête : le reconquérir. Et si pour cela, elle doit devenir courtisane pour qu’il la remarque, alors qu’à cela ne tienne ! Sous les traits de Morphée, demi-mondaine au masque de papillon mystérieux, elle va enflammer l’imagination des uns et déchaîner la passion des autres. Ce qu’elle n’avait pas prévu ? Être prise au piège de ses propres fantasmes et désirs. Entre désillusion et découverte de sa sensualité, elle devra composer aussi avec le poids des convenances de la bonne société. Femme convoitée dans un univers d’hommes avides de vengeance, Appolonie pourrait perdre bien plus que ce qu’elle pensait. Tout a un prix dans les bas-fonds de Paris. Surtout celui de la liberté d’aimer.
Ma Chronique
Note : 3,5/5
Je remercie Black Ink pour l’envoi de ce roman.
Avec son résumé et sa sublime couverture qui laissait deviner une histoire pleine de passion, de sensualité et de mystère, je me suis aisément laissée tenter par l’attraction qu’avait sur moi Dans les bras de Morphée. De plus, ne connaissant pas du tout la plume de l’autrice, c’était aussi pour moi l’occasion de la découvrir. Cette auteure m’avait par ailleurs été chaudement recommandée, et quoi de mieux que de la découvrir en lisant cette romance historique.
Car s’il y a bien une chose, en plus de la couverture, qui m’a particulièrement attiré avec ce roman, c’est bien le fait que cette histoire se déroule au XIXe siècle. Robyne Max Chavalan aborde dans Dans les bras de Morphée la condition des femmes à cette époque, et j’avoue que c’est un point qui a piqué ma curiosité. J’étais curieuse de connaître la façon dont cela allait être traité, d’autant plus qu’après avoir lu le résumé, j’avais pas mal d’attente.
Alors, la première chose que j’ai beaucoup aimée durant ma lecture, c’est l’ambiance. Le travail de recherche de l’auteure et la façon dont elle donne du réalisme à son histoire par le biais des descriptions, que ce soit des tenues ou des décors, sont remarquables. Tout est fait pour immerger le lecteur dans les beaux quartiers et les bas-fonds du Paris du XIXe siècle. Vraiment, j’avais l’impression d’y être et c’était très plaisant à lire.
La condition des femmes à cette époque est également parfaitement traitée. Je trouve intéressant que l’autrice ait décidé de créer une héroïne issue d’une bonne famille, mais qui décide de se prostituer afin de séduire son mari. On l’accompagne donc dans la découverte de sa sexualité et de ses désirs. C’est une idée que j’ai fortement appréciée car j’ai trouvé pertinent d’avoir ici une jeune femme de bonne famille, mais qui possède aussi des besoins et des désirs. C’est quelque chose qui colle parfaitement au roman puisqu’il y est question de la femme moderne à cette époque.
L’autrice aborde également d’autres thématiques, telle que l’infidélité. Un sujet que l’on apprécie peu ou pas du tout, mais qui est selon moi normal à l’époque où se déroule le roman. C’était quelque chose de très courant, les femmes mariées n’étaient bonnes qu’à pondre un héritier et une fois que les devoirs conjugaux étaient remplis, ces messieurs filaient rapidement dans les bras d’une autre. Là aussi, cette question sur l’infidélité a très bien été retranscrite par l’autrice et j’ai trouvé cela très réaliste. Bien que je n’apprécie pas du tout l’infidélité dans une romance et que sa présence m’a légèrement dérangée dans cette histoire, sa présence y était ici pertinente et nécessaire.
Toutefois, malgré le fait que globalement ce roman ait été une bonne découverte et une lecture agréable, il y a quand même deux ou trois points qui m’ont fait tiquer. Premièrement, au vu du résumé, j’avoue avoir été surprise et un peu déçue de la façon dont se déroulait le récit. En réalité, je pensais que l’héroïne se servirait des courtisanes pour apprendre à séduire son mari. J’aurais cru que Appolonie leur demanderait de l’aide afin que les prostituées lui apprennent deux ou trois choses sur le plaisir et les désirs. Au final, Appolonie apprend un peu sur le tas comme on dit et fini même par se prostituer.
Morphée possède la grâce du papillon dont elle a fait son emblème, et la beauté ténébreuse des succubes dont parlent les mythes.
Aussi, je pensais que son désir de reconquérir son mari arriverait bien plutôt dans le récit, mais il faut bien attendre d’arriver aux alentours de la 200ème pages pour que cette partie du récit débute réellement. Après je pense que c’est un choix de l’autrice, et puis d’un côté cela nous permet aussi d’être témoins des laborieux débuts du mariage entre les protagonistes. Ainsi, on comprend mieux ce que ressent Appolonie et ce qui la pousse à vouloir suivre cette voie. Cependant, je trouve cela dommage que Morphée arrive aussi tardivement dans le récit.
Deuxièmement, autre point qui m’a un peu dérangé, je trouve que la fin a été un peu trop vite expédiée. J’ai eu la sensation que tout s’enchaînait très vite et que c’était par moments trop facile, trop prévisible. De même, je trouve qu’Arkadi se rend compte bien trop vite qu’il est amoureux de sa femme. C’était trop rapide pour que je trouve ses sentiments sincères.
Après, j’ai beaucoup aimé Appolonie. C’est une jeune femme qui est assez en avance sur son époque et très ouverte d’esprit. J’ai apprécié le fait qu’elle veuille un mariage d’amour, bien qu’à cette époque cela semble très idéaliste et naïf. Mais Appolonie est loin de dire son dernier mot, elle est persévérante et sait ce qu’elle veut. Par contre, pour ce qui est d’Arkadi, je ne l’ai pas du tout apprécié. Je n’ai pas aimé la façon dont il traite Appolonie et bien que la fin aurait dû parvenir à me convaincre de son amour pour sa femme, j’ai eu le sentiment qu’il n’était toujours pas un homme pour Appolonie.
Ce qui fait donc que je suis un peu passée à coté de la romance, bien que celle-ci soit pourtant au coeur du récit et la principale raison pour laquelle Appolonie devient Morphée. Mais voilà, la romance entre Appolonie et Arkadi ne m’a pas transcendée, et j’ai limite préféré celle entre Morphée et Arkadi. Je l’ai trouvé peut-être plus sincère et plus sensuelle.
En conclusion, Dans les bras de Morphée a été un très bon moment de lecture, une jolie découverte que j’ai pris plaisir à lire. J’ai également adoré découvrir la plume de Robyne Max Chavalan, il est certain que je lirai ses autres romans. D’ailleurs, je souhaite vraiment dire un grand bravo à l’auteure car on sent que ce roman est le fruit de très longues recherches et le rendu est incroyable. Je ne peux que vous recommander cette romance historique qui allie sensualité, suspense, vengeance et romance, avec pour décor la Ville Lumière du XIX siècle.