Titre : Gild, Tome 1
Saga : La Saga d’Auren
Auteur(s) : Raven Kennedy
Éditions : Hugo Roman (Romantasy)
Résumé
Auren a échappé à un sombre destin en étant recueillie par le roi Midas, qui a le pouvoir de transformer en or tout ce qu’il touche. Depuis dix ans, elle se sent choyée et protégée des dangers à l’intérieur de sa cage dorée. Et surtout, elle voue au roi un amour sans limites. Jusque’à ce que la guerre menace le royaume. Pour assurer la victoire, Midas décide de passer un accord… aux dépens d’Aune. Soudain, les certitudes d’Auren volent en éclats. Et si tout ce qu’elle pensait savoir sur Midas se révélait faux ?
Ma Chronique
Note : 3/5
Je remercie Hugo New Romance pour l'envoi de ce roman.
Premier roman de la nouvelle collection d’Hugo Publishing, Romantasy, le premier tome de La saga d’Auren avait tout pour me plaire. Il faut dire que le résumé était très prometteur… Celui-ci nous promettait de revisiter le mythe du roi Midas et pour être assez friande de ce genre de roman, il était logique que je me jette sur celui-ci. Dans l’ensemble, j’ai passé un bon moment de lecture, mais certains points sont tout de même venus un peu la freiner.
Mais avant d’entrer dans les détails, sachez toutefois que ce livre n’est pas à mettre dans les mains de n’importe qui, et surtout pas dans celui du jeune public. Il y a effectivement des scènes assez violentes, le sexe y est bien présent, donc ce roman s’adresse à un public adulte.
Connaissant bien le mythe du roi Midas dont le pouvoir est de transformer tout ce qu’il touche en or, j’étais curieuse de voir la façon dont celui-ci allait être revisité par Raven Kennedy. Car s’il y a bien une chose que je redoute lorsque je me plonge dans ce genre de roman, c’est de tomber dans les clichés et de trop s’éloigner du mythe. Toutefois étant curieuse, je voulais voir ce que ça allait donner et je me suis plongée dans ce livre en essayant de ne pas trop avoir d’attentes. Alors comme je le disais, dans l’ensemble, c’est une bonne lecture. Toutefois, j’ai quand même trouvé ce premier tome assez lent et certains passages manquaient de dynamisme.
Une cage reste une cage, même dorée.
Bien évidemment, s’agissant d’un premier tome qui fait donc office de tome introductif, on peut comprendre cette lenteur. Mais si le début du récit démarrait plutôt bien avec les intrigues politiques et autres retournements de situations, cela retombe assez rapidement au milieu du livre. C’est comme s’il y avait un passage à vide entre le début et la fin du livre, il ne se passe pas grand-chose. Par conséquent, j’ai été un peu frustrée par ce manque d’action alors que le début promettait un récit assez rythmé. Heureusement, passé le milieu du livre, l’action redémarre vers la fin et nous tient en haleine. Après, l’histoire est tout de même longue à démarrer. Il faut au moins attendre d’être arrivé à une cinquantaine de pages pour enfin entrer dans le vif du sujet.
Malgré tout, les chapitres sont assez courts et la plume de l’auteure assez fluide pour permettre au roman de se lire relativement vite. D’ailleurs, je vous avoue que je ne pensais pas que ce premier tome serait aussi court (environ 330 pages) et c’est peut-être aussi pour cela que j’ai eu l’impression que certains passages manquaient de développement. Aussi, la fantasy n’est pas vraiment présente au début de l’histoire. Celle-ci s’installe peu à peu au fil des pages et je pense qu’il faudra attendre le second tome pour que cette partie du récit soit davantage exploitée. Cependant, ce n’est pas vraiment quelque chose qui m’a dérangée outre mesure car les mystères qui entourent Auren, comme le fait qu’elle soit entièrement en or, qu’elle soit dans une cage ou qu’elle soit la préférée du roi Midas, ajoutent un petit suspens qui n’était pas pour me déplaire.
Nous sommes tous des acteurs, nous sommes tous sur scène, avec un projecteur braqué sur nous, jouant un rôle chaque jour pour pouvoir bien dormir la nuit.
Du coup, j’ai quand même bien aimé l’univers, et l’ambiance qui s’y dégage est intéressante. C’est très sombre et très glauque, ça met limite parfois mal à l’aise. Et le fait aussi qu’Auren soit enfermée dans une cage, tel un animal, rend l’histoire encore plus bizarre, voire intrigante. Pour le coup, je trouve que l’autrice a quand même bien su mettre en valeur le mythe du roi Midas, quoique ça manque parfois de développement et les personnages ne sont pas assez travaillés. Bien sûr, c’est un univers qui va certainement s’étoffer au fil des tomes, donc j’attends de voir ce que va donner la suite. Ensuite, il y a tout de même quelques petits points que j’ai moins appréciés, notamment le langage de certains personnages qui est grossier et très cru. On peut dire qu’ils n'y vont pas par quatre chemins !
Et les scènes de sexe, quoique peu nombreuses, donnent un aspect un peu scandaleux à l’histoire. D’ailleurs, le fait que l’histoire débute dès le premier chapitre avec une orgie donne rapidement le ton. Sexe, violences et viols font partie de cette histoire et il est vrai que ça peut en choquer plus d’un. Personnellement, ce sont bien évidemment des actes qui me choquent et qui me dérangent, mais vu l’époque et vu le contexte du récit, je peux à la limite comprendre le choix de l’auteure d’avoir voulu qu’il en soit ainsi dans ce roman. Après, est-ce que c’était forcément nécessaire ? Je ne suis pas facile à choquer. Pour avoir lu des Dark romance beaucoup plus trash et avec un langage tout aussi cru, j'ai l'habitude. Seulement, j'ai eu comme la sensation que ce n'était peut-être par forcément nécessaire d'en faire autant ici.
Pour ce qui est de la romance, je ne sais pas si on peut véritablement parler de romance. En réalité, pour moi, ce premier tome ne contient aucune romance. Et si on parle de romance pour parler de la relation entre Auren et Midas, ce n’est en aucune façon une romance pour moi. C’est malsain, et le comportement de Midas à l’encontre d’Auren est plus que condamnable. Il dit l’aimer, mais quand on aime quelqu’un on ne l’enferme pas dans une cage et on saute encore moins son harem devant la femme qu’on aime. Aussi, Auren voit en Midas un sauveur, elle l’adule et lui voue un amour sans limites, mais pour moi c’est juste une jeune femme totalement perdue et naïve, avec un syndrome de Stockholm. Donc pour le coup, on est davantage sur une dark romance et encore, comme je vous le disais, je n’ai pas ressenti cela comme étant une romance. À voir comment tout cela va évoluer dans la suite de la saga…
S'il est une chose que j'ai apprise, c'est que tant de richesse... devient insignifiante au bout d'un moment. Vide. Vous pouvez posséder tout l'or du monde et pourtant manquer de tout ce qui a une vraie valeur.
En ce qui concerne l’héroïne, Auren, j’ai eu là aussi des difficultés. Elle n’est pas méchante, mais comme je le disais, elle est extrêmement naïve et ça en devient agaçant. Après c’est sûr que d’avoir passé plus de dix ans enfermée dans une cage, ça ne doit pas aider. Elle est comme conditionnée, mais c’est justement ce que je lui reproche. Elle est enfermée toute la journée dans une cage, à se faire épier comme un animal dans un zoo, et l’homme dont elle est soi-disant amoureuse en saute d’autres qu’elle et ce, juste devant ces yeux… Euh… Personnellement, je m’attendais à ce qu’elle pète un câble plus tôt quoi. Avec tout ce qu’elle endure et avec tout ce que lui fait subir Midas dans le seul but de satisfaire ces petites intrigues politiques, eh bien Auren pardonne et Auren s’écrase. Bon, j’y suis peut-être allée un peu fort, mais c’est vrai que je m’attendais à ce qu’elle soit différente, qu’elle ait du caractère et de la fougue. Mais je n’ai rien eu de tout ça et c’est bien dommage. Certes, son personnage reste intéressant car de nombreux mystères planent autour d’elle, mais j’aurais aimé en avoir davantage en ce qui la concerne. À voir dans le prochain tome.
En conclusion, ce premier tome était une lecture sympa dans l’ensemble et la réécriture du mythe de Midas était une bonne idée que j’ai appréciée. Toutefois je me suis ennuyée, surtout au milieu du récit, bien que la plume de Raven Kennedy soit agréable. L’héroïne est aussi trop naïve pour moi et j’ai eu très souvent l’envie de la secouer. L’univers est original, mais trop peu développé, et la psychologie des personnages n’est pas assez travaillée à mon goût. Donc, on va dire qu’il y a de bonnes choses et des choses qui mériteraient d’être davantage approfondies. Ce n’est pas un mauvais roman, loin de là, mais l’histoire aurait mérité d’être un peu plus exploitée. Mais bon, on retiendra également qu'il s'agit d'un tome introductif, donc cette saga a encore le temps de s'améliorer et de nous surprendre. Quoi qu’il en soit, je lirai la suite car la fin m’a donné très envie de la découvrir.