Titre : Be Sweeter, Tome 1
Auteur(s) : Mo Gadarr
Éditions : Black Ink Éditions
Résumé
Slim a plutôt la belle vie. Elle a un boulot qu'elle aime, une petite fille adorable, un mec beau comme un dieu ainsi qu’une amie à la personnalité de dingue qui est toujours là pour elle. Seulement, Slim a aussi un appétit redoutable, le tour de taille qui va avec, une maladresse systématique et un terrible manque de confiance en elle. Alors quand son compagnon la plaque du jour au lendemain, elle est déterminée à le reconquérir, quitte à remettre en question ce qu’elle est : une femme ronde. Quitte aussi à accepter l'aide d’un coach, et surtout à le supporter, puisque le dénommé Ulrich est un connard de première. Le supporter, vraiment ? Et cette attirance totalement insensée qu'elle éprouve pour lui alors qu'il est juste odieux envers elle, on en parle ? Eh oui, malgré la flagrante grossophobie de son coach, Slim est incapable de résister à son regard lagon, à ses traits d’humour et encore moins à son aura décuplé par le mystère qui l’entoure. Elle en est pourtant certaine : Ulrich la déteste, elle, la ronde. Et ce mec est tellement lunatique qu’il est difficile pour notre héroïne de savoir sur quel pied danser. Tout ce qui paraissait très simple va vite se compliquer… Entre son challenge et les épreuves que la vie lui réserve, Slim pourra-t-elle tout encaisser sans se perdre elle-même ? Doit-on maigrir pour être heureuse ?
Ma Chronique
Note : 4/5
Je remercie Black Ink Éditions pour l'envoi de ce roman.
En lisant le résumé de Be sweeter, j’ai tout de suite voulu découvrir ce roman qui aborde des thématiques fortes et percutantes. En effet, Mo Gadarr traite ici des sujets importants tels que l’obésité, la grossophobie, les troubles alimentaires ou bien encore les régimes. Des sujets qui font également écho à ma propre histoire, et je reconnais que c’est aussi en partie pour cela que j’ai voulu absolument découvrir cette histoire.
En débutant ce roman, je dois avouer que je redoutais de tomber dans les clichés. Il est vrai que c’est toujours un peu délicat d’amener ce genre de thématiques dans une romance. Encore plus, lorsque le personnage masculin fait preuve de grossophobie en l’encontre de l’héroïne, Slim. En effet, le personnage masculin, Ulrich, ne va pas être tendre avec Slim, il va carrément être méchant. J’étais donc curieuse de voir comment l’auteure allait faire en sorte pour que la relation entre Ulrich et Slim évolue et prenne une tournure bien plus romantique.
Pour ce qui des thématiques et de la façon dont elles sont abordées, j’ai été heureuse et soulagée de ne pas tomber dans les clichés habituels. Mo Gadarr ne fait aucunement l’apologie de l’obésité ou de la grossophobie. On sent que tout cela est abordé avec énormément de recul et de bienveillance, et Mo Gadarr met avec facilité les mots sur les problèmes de poids de Slim ou bien la grossophobie dont elle est victime. C’est vraiment facile de se retrouver dans cette histoire car beaucoup de personnes, je pense, sont passées par les épreuves que traverse Slim.
Je ne cherche pas le moins du monde à me justifier, mais être obèse n’est pas un choix. Je le subis alors que je croyais l’avoir accepté.
On a tous plus ou moins eu des problèmes de poids dans notre vie, on a tous été jugés un jour ou l’autre sur notre physique ou bien sur notre façon de manger, et je trouve ça vraiment chouette la façon dont c’est amené dans Be Sweeter. L’auteure n’essaye pas d’édulcorer ce que traverse Slim et j’ai trouvé cela super. De plus, ne connaissant pas du tout la plume de Mo Gadarr, ça a vraiment été un plaisir de la découvrir. C’est fluide, addictif, percutant et piquant lorsqu’il le faut. En effet, malgré la dureté des sujets, l’autrice n’hésite pas insuffler un peu d’humour et de légèreté pour rendre tout cela un peu plus léger.
Pour ce qui est des personnages, le travaille autour de leur psychologie est vraiment incroyable. Ils sont tous différents les uns des autres à leurs manières, pourtant ils ont quelque chose en commun : le poids. D’ailleurs, Ulrich et Slim sont diamétralement opposés l’un à l’autre et comme je vous le disais, j’attendais de voir ce que ça allait donner entre eux.
D’un côté nous avons Slim, jeune femme obèse et maman d’une adorable petite fille. Pensant avoir la vie parfaite, le monde de Slim s’écroule lorsque son compagnon la quitte en lui reprochant ses kilos en trop. Déterminée à le récupérer, Slim se lance donc à corps perdu dans un régime drastique et s’inscrit par la même occasion dans une salle de sport. Car pour elle, si son mari l’a quittée, c’est uniquement à cause de son obésité. Ses proches ne cessent d’ailleurs de lui répéter, Slim est trop grosse.
Je fais bonne figure et rigole, mais au fond, ça me fait mal. Si mal. Je me laisse couler dans une peine que mon sourire éternel masque à la perfection.
Honnêtement, pour être également passée par-là (régimes, sports, manque de confiance, jugement de soi et autres), j’ai tout de suite compris la souffrance de Slim. Elle veut se sentir aimée, comprise et ne plus être définit pas son poids. Pourtant, tout au long du livre, Slim nous prouve qu’elle n’est pas seulement un chiffre sur la balance. C’est avant tout une femme de caractère, avec de la repartie et une personnalité rafraîchissante. J’ai adoré suivre son évolution tout au long du récit, la voir s’épanouir, s’affirmer et surtout commencer à comprendre que son obésité n’est sans doute pas la raison de ses problèmes.
Ensuite, nous avons Ulrich, médecin nutritionniste, coach sportif et un con**rd de grossophobe. Pour lui, les personnes obèses sont des abominations et il n’hésite pas du tout à le faire savoir. Alors lorsqu’il se retrouve obligé de prendre en charge Slim, c’est la douche froide. Slim représente tout ce qu’il déteste et comme si ça ne suffisait pas, elle est têtue et insupportable. Pourtant, derrière les piques et les insultes, Ulrich est une personne bien plus complexe. Pour tout vous dire, en découvrant la personnalité d’Ulrich, je l’ai tout de suite détesté. J’avais beaucoup de mal à lui trouver quelque chose de positif. Sa façon de traiter Slim est hallucinante, personnellement je lui aurais déjà mis mon point dans la figure !
Toutefois, plus l’histoire avance et plus on se rend compte que cette histoire de grossophobie est bien complexe qu’elle n’y paraît et qu’Ulrich n’est peut-être pas le con**rd qu’on imagine. Et bien que l’on ait son point de vue, il nous est difficile de le cerner et de comprendre son personnage. Toutefois, malgré tout ça, quand on commence à gratter et qu’Ulrich commence à se dévoiler, on finit par comprendre ses motivations. Petit à petit, il évolue et j’avoue avoir apprécié sa métamorphose, enfin si on peut appeler cela une métamorphose. Car l’Ulrich que l’on découvre à la fin du livre était déjà présent durant tout le livre, il suffisait juste d’être patient et de gratter un peu. Tout cela est un masque, une contenance qui lui permet de dominer et de contrôler ses émotions. Je suis en tout cas très impatiente de le retrouver dans la suite…
Pourquoi on me reproche toujours ce que je suis ? Il fut un temps, j’étais jugée trop grosse pour être heureuse et maintenant on me trouve trop bête de vouloir maigrir ? Comment doit-on agir pour que les gens acceptent nos choix sans chercher à nous imposer les leurs ?
Pour ce qui est de la romance, on est ici sur un schéma et un contexte un peu particulier. En effet, étant donné qu’Ulrich et Slim se détestent cordialement, on a affaire à un enemis-to-lovers. Cependant cette romance ne s’installe pas tout de suite, au contraire. On est donc sur un slow burn, mais en même temps pas vraiment car à la fin du livre on ne peut pas vraiment dire que leur relation ait avancé. De plus, on a également affaire à une sorte de triangle amoureux et bien que je n’aime pas vraiment ça, j’avoue qu’il était ici assez bien amené.
Toutefois, on verra par la suite que ce triangle amoureux n’en était peut-être pas un au final. Bref, je ne sais si je suis bien claire, je crois qu’il faut vraiment avoir lu cette histoire pour comprendre :) Donc pour l’instant, je reste un peu sur ma faim en ce qui concerne la romance parce que je trouve que ça n’avance pas trop dans ce premier tome. Certes, les sentiments entre Ulrich et Slim évoluent au fil des pages, mais la fin nous laisse tout de même dans le flou total en ce qui concerne leur relation. Après, s’agissant d’un premier tome, ce n’est pas tellement surprenant. J’ai tout de même hâte de voir ce que cette partie de l’histoire va donner dans le tome deux…
En conclusion, Be sweeter a été une très bonne lecture et une excellente découverte. Les thématiques sont très bien abordées, les personnages sont charismatiques et la plume est franchement superbe. Le seul bémol pour moi, c’est que la romance n’a pas été aussi présente que je l’espérais. Mais comme je le disais, s’agissant d’un premier tome, c’est assez logique. En tout cas, je suis impatiente de lire la suite et d’en découvrir davantage sur Ulrich et de voir jusqu’où va aller Slim dans sa transformation.