La Voleuse de Ballon - Aneesa Marufu

Titre : La Voleuse de Ballon

Auteur(s) : Aneesa Marufu

Éditions : Hugo Roman (Stardust)

Résumé

Allumer la mèche. Embraser la nuit.

Dans un monde divisé entre les Ghadaeans, la caste dominante, et les Haris oppressés, Khadija, 16 ans, arrive en âge de se marier. Mais la jeune fille est un esprit libre qui refuse qu'on lui impose comment vivre sa vie. Alors lorsque son père lui trouve un prétendant, elle s'enfuit dans un ballon volé. Le vent la dépose sur une terre inconnue, chez un jeune homme apprenti souffleur de verre, Jacob, qui appartient à la caste des opprimés... Exploités depuis trop longtemps, les Haris brûlent d'une envie de vengeance, et le leader de leur groupe terroriste, les Hareefs, l'a bien compris. Bientôt, une véritable révolution menace de tout éclater : le monde de Khadija et Jacob, et par la même occasion leur amitié. A coup de magie illégale et d'invocations de puissants djinns, les rebelles gagnent du terrain. Nos deux héros vont devoir choisir quel monde ils souhaitent sauver. Et s'il s'agit du même...

Ma Chronique

Note : 2,5/5

Je remercie Hugo Stardust pour l’envoi de ce roman.

Bon… Malheureusement cette chronique sera, à l’image de ma lecture, un peu laborieuse. Pour tout vous dire, je me faisais vraiment une joie de découvrir ce roman. Les thématiques avaient l’air très intéressantes, l’univers  semblait poétique et captivant, et la couverture avec ses couleurs avait de quoi attirer l’attention. Sur le papier, La Voleuse de Ballon avait donc tout pour me plaire. Seulement, plus j’avançais dans ma lecture et plus je me rendais compte que ce roman ne comblerait sans doute pas mes attentes.

Pourtant, comme je le disais, l’histoire avait vraiment tout pour me plaire. Dans La Voleuse de Ballon, nous suivons Khadija, jeune fille de seize ans, dont le père estime qu’il est désormais temps pour elle de se marier. Peu désireuse de se marier et choyant sa liberté, Khadija décide alors sur un coup de tête de s’enfuir en volant un ballon. N’ayant aucune expérience pour diriger un ballon et n’ayant aucune idée de l’endroit où se rendre, Khadija va finalement tomber sur Jacob, qui appartient à la caste des Haris. Durant leur périple, Khadija et Jacob vont apprendre qu’une rébellion se profile. Entre le peuple de Khadija et celui de Jacob, rien ne va plus. Les Haris, trop longtemps exploités par les Ghadaeans, brûlent de se venger. Les deux compagnons vont devoir alors se serrer les coudes et décider quel camp choisir…

Donc, comme vous avez pu le constater, nous avons droit dans ce roman aux points de vue de Khadija et Jacob. Personnellement, je préfère largement ce type de narration car c’est toujours plus sympathique et intéressant d’avoir plusieurs points de vue. De plus, on découvre ainsi les différences entre les deux castes. D’un côté, il y a les Ghadaeans dont Khadija fait partie, ce sont ceux qui ont le plus d’avantages. Et de l’autre côté, il y a les Haris, comme Jacob, qui sont dominés et réduits à l’esclavage par le peuple de Khadija. Ainsi, en découvrant le point de vue de deux personnes venant de castes différentes, ça nous permet en tant que lecteur d’être totalement impartial. Aneesa Marufu nous montre par le biais de son histoire, et de ses personnages, qu’il n’y a ni méchant ni gentil.

Le racisme, la différence, les croyances religieuses… La Voleuse de Ballon est réellement un appel à la tolérance. C’est un point que j’ai grandement apprécié lors de ma lecture, néanmoins je trouve que ces thématiques venaient parfois un peu trop prendre le dessus sur le reste de l’univers créé par l’autrice. Certes, le racisme, l’esclavage et la rébellion font partie de ce roman et ils sont parfaitement exploités par Aneesa Marufu, mais pour ce qui est de l’univers, je trouve que cela manquait quelquefois de profondeur. Du coup, bien que les thématiques me parlaient énormément, j’avais malgré tout des difficultés à me plonger pleinement dans l’histoire. J’avais la sensation que je n’étais pas assez investie par ce qui se déroulait sous mes yeux.

Sinon, la plume de l’autrice était agréable à lire, mais il y avait tout de même parfois un peu trop de longueurs et de répétitions à mon goût. Par exemple, j’ai eu l’impression que l’héroïne, Khadija, répétait en début du livre toujours la même chose. Par conséquent, ça tournait terriblement en rond, il n'y avait pas assez d'action. L’intrigue est pourtant pas mal, cette histoire de rébellion et de différence entre les deux castes était très intéressante, cependant je ne peux pas dire que ce roman brille par son dynamisme. Pour tout vous dire, il m’a fallu attendre la fin du livre pour que ça commence réellement à bouger. Je ne dis pas que je me suis totalement ennuyée, mais La Voleuse de Ballon ne possédait pas ce petit « truc » en plus qui me pousse généralement à tourner les pages. De plus, une romance pointe le bout de son nez d’une manière assez impromptue; j’avoue que je ne l’avais pas vu venir celle-là. Disons qu’elle arrive comme un cheveu sur la soupe et est bien trop rapide pour qu’on y accorde de l’importance.

Pour ce qui est des personnages, eux non plus ne m’ont pas vraiment aidée à apprécier pleinement cette lecture. Pour moi, en ce qui les concerne, on reste beaucoup trop en surface. Prenons le personnage de Jacob, ce dernier avait pas mal de potentiel. Au final, on se retrouve avec un personnage chétif, naïf et très mou. Étant donné que c’est l’un des personnages principaux, je m’attendais franchement à mieux. Et puis, il est toujours indécis et on dirait qu’il est incapable de prendre une décision tout seul. Pour Jacob, le dernier qui a parlé a raison. Ce n’est pas comme ça que je m’imagine un héros. Limite, Jacob est un peu l’anti-héros de cette histoire et j’avoue ne pas avoir accroché à cette image. Certes, son personnage nous permettait de mettre un pied dans la caste des Haris, mais hormis cela, Jacob ne m’a malheureusement fait ni chaud ni froid.

Quant à Khadija, j’avoue avoir également eu du mal à apprécier son personnage. J’ai bien aimé sa témérité, c’est une jeune femme réfléchie avec la tête sur les épaules, mais il y avait parfois quelque chose qui me dérangeait dans ses façons de faire. Elle possède un petit côté hautain, un petit côté « princesse » que je n’ai pas vraiment apprécié. Alors oui, Khadija se rend très vite compte que ce que son peuple fait subir aux Haris n’est pas normal et veut absolument rejoindre leur cause, cependant je n’ai pas pu m’empêcher de trouver cela hypocrite de sa part quand on pense qu’au début du livre elle nous dit cracher comme son père sur les Haris et détester ces derniers. Certes, on apprend de nos erreurs et Khadija a honte de ce qu’elle a fait, mais j’avoue que j’ai eu du mal avec ça. Au final, tout comme Jacob, le personnage de Khadija n’est pas si exploité que ça. Vu sa fascination pour les ballons, je trouve finalement que cette partie de l’histoire n’est pas tellement développée et vu le titre du roman, j’ai trouvé cela fort dommage que ça ne soit pas  plus approfondi.

En conclusion, comme vous pouvez le deviner, je ressors de cette lecture assez mitigée, voire déçue. La Voleuse de Ballon n’est pas ce que j’imaginais, bien que certaines parties de l’histoire soient intéressantes. C’est un roman qui avait énormément de potentiel, mais qui manque cruellement de profondeur, surtout au niveau des personnages et de l’univers. Les thématiques et les messages véhiculés par ce roman sont pourtant sympathiques et beaux, toutefois cela n’a pas suffi pour me faire passer un bon moment. J’ai comme une sensation de trop peu et je ne peux pas dire que la fin ouverte m’ait aidée. Reste à savoir si une suite est prévue… Dans tous les cas, n’oubliez pas que cet avis est strictement personnel et je vous invite comme toujours à vous faire propre avis !