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Nous deux sur le toit du monde - Adèle Ninay

 

Titre : Nous deux sur le toit du monde

Auteur(s) : Adèle Ninay

Éditions : Hugo Roman (New Romance)

 

Résumé

 

Léna n'a que vingt ans, mais sa vie est en suspens. Depuis la mort accidentelle de son premier amour, ni les sorties ni les amis ne l'intéressent. Elle ne sait d'ailleurs plus trop ce qui pourrait trouver grâce à ses yeux. Pour continuer à avancer et lutter contre les phobies qui empoisonnent son quotidien, elle s'accroche au vertige procuré par ses aventures nocturnes lorsqu'elle escalade des bâtiments urbains abandonnés. Autant dire qu'elle n'était pas prête pour l'arrivée de Tom, qui surgit un jour dans son existence et bouleverse le système de protection qu'elle s'était construit. Le graffeur libre et insouciant aime la vie à mille à l'heure et les sorties en bande, tout ce qui tétanise la jeune femme. Comme la hauteur, Tom lui donne le vertige, une sensation terrifiante et excitante à la fois. Et Léna ne sait plus si elle doit fuir ou sauter dans l'inconnu.

 

Ma Chronique

Note : 2/5

 

Je remercie les éditions Hugo New Romance pour l’envoi de ce roman.

 

Malheureusement, encore une fois, ce n’est pas une chronique des plus positives que je vous apporte aujourd’hui. Il faut savoir que Nous deux sur le toit du monde était un roman qui me faisait de base vraiment très envie. Bien que je n’étais pas trop parvenue à apprécier le premier roman d’Adèle Ninay, Pas nés sous la même étoile, j’avais tout de même envie de laisser une seconde chance à l’auteure.

 

Ici, l’histoire semblait originale et touchante, les thématiques me parlaient énormément, pourtant j’ai l’impression d’être légèrement tombée de haut lorsque j’ai enfin pu découvrir ce roman. En soi, il n’est pas mauvais, mais je pense que c’est peut-être tout simplement moi qui ne suis pas faite pour les écrits d’Adèle Ninay. Après, il y a également deux ou trois choses qui m’ont dérangée.

 

En fait, malgré ce que semble laisser penser le résumé, Nous deux sur le toit du monde est une histoire relativement simple, peut-être trop simple pour moi. Dans un premier temps, on nous décrit l’héroïne, Léna, comme quelqu’un d’accro aux sensations fortes. Elle a pour habitude de monter sur le toit des plus hauts bâtiments de la ville et fait très souvent de l’urbex. Braver les interdits et se mettre en danger, c’est pour Léna un moyen d’échapper aux souvenirs de son premier amour. Bon… Jusque-là, tout cela était vraiment très prometteur. Toutefois, j’ai vite déchanté quand je me suis rendu compte que le titre et le résumé ne reflétaient finalement pas à 100% l’histoire.

Moi, j’aime les cicatrices, les tâches, les rides, c’est l’histoire de chacun qui est écrite sur la peau.

Certes, nous suivons quelquefois Léna lors d’une sortie sur un toit ou dans les catacombes par exemple pour y faire de l’urbex, mais ce côté de l’histoire est vraiment très peu présent dans le récit. En réalité, Léna passe plus de temps à suivre Tom pour prendre des photos de ses graffs et c’est bien là le problème. On peut vraiment compter sur les doigts d’une main les fois où Léna part en vadrouille… Pourtant, quand je vois comme titre Nous deux sur le toit du monde, je m’attends réellement à voir les deux protagonistes sur les toits de la ville.

 

Or, à aucun moment Léna et Tom vont se retrouver sur un toit. Pour tout vous dire, je pensais que Léna allait partager sa passion avec Tom, mais au final c’est plutôt Tom qui entraîne Léna dans son monde. Ça n’a l’air de rien comme ça, peut-être que vous allez dire que j’exagère, pourtant c’est vraiment quelque chose qui m’a déçue. J’avais énormément d’attentes de ce côté-là et pour moi, on est vraiment restés en surface. J’ai eu la sensation que cette thématique était surtout là pour faire joli.

 

De même, j’ai eu un gros problème avec la thématique du deuil. En toute franchise, la prétendue détresse émotionnelle de Léna de m’a fait ni chaud ni froid. Je n’ai rien ressenti, je n’ai pas été touchée alors que, vu le résumé, je m’attendais à ce que ça soit le contraire. Quand on me parle de la perte d’un premier amour, je m’attends vraiment à ce que ça soit bouleversant, je veux que ça me prenne aux tripes. Malheureusement, je suis restée totalement de marbre face à l’histoire de Léna. De plus, le décès de son premier amour n’est pas non plus tellement abordé, ce n’est pas assez travaillé et approfondi selon moi. Là aussi, on reste très en surface, il n’y a aucune émotion, aucune véritable raison d’être touché par ce qui se déroule sous nos yeux.

Je nage à contre-courant dans une époque où tout le monde veut exister, être vu, suivi, liké. Moi, je veux m’effacer, devenir transparente. Et j’y réussis assez bien.

Autre point qui m’a dérangé; la temporalité dans le récit. Sans entrer dans les détails, il y a parfois des sauts assez importants dans le temps. Ça peut être 1 mois, 3 mois, quelques semaines… Bref, j’avoue que c’est perturbant d’avoir autant d’ellipse temporelle. Surtout que cela nous empêche de nous rendre réellement compte de l’évolution des personnages. Je ne suis pas contre les sauts dans le temps, ça peut quelquefois être intéressant, cependant c’est venu ici parasiter ma lecture. Plutôt que de prendre le temps de développer les sentiments des personnages ou leur psychologie, on passe au contraire très vite dessus.

 

Pour ce qui est des personnages, sans surprise, je ne peux pas dire si je les ai aimé ou détesté. Disons que tous les points cités au-dessus m’ont empêchée de m’attacher à eux pleinement. Comme je le disais, le travail autour de leur psychologie n’était pas assez approfondi et donc, je ne suis pas parvenue à me rendre compte de leur évolution. Léna était pourtant un personnage intéressant et qui avait beaucoup de potentiel. Elle traversait une période de deuil, elle avait des TOC, sa passion pour l’urbex était plus qu’originale… C’était vraiment un personnage que j’attendais au tournant. Néanmoins, étant donné que toutes ces thématiques (le deuil, les TOC et l’urbex) n’ont été pour moi que survolées, eh bien Léna est passée d’un personnage ayant du potentiel à un personnage totalement quelconque.

 

Quant à Tom, je ne sais pas vraiment ce que je peux dire sur lui. Certes, il est gentil et très doux avec Léna, mais hormis ces deux qualités, je n’ai pas retenu grand-chose de lui. En plus, ayant seulement le point de vue de Léna, c’est compliqué dans ces conditions de parvenir à cerner entièrement le personnage de Tom. D’ailleurs, j’ai été surprise par le choix de l’auteure de ne pas mettre plus en avant Tom car je pensais qu’il y aurait une alternance de point de vue. Du coup, on en apprend pas beaucoup sur son passé, à part ce qu’il veut bien nous dévoiler. Du moins, j’ai eu cette impression.

Soyez indulgente, avec les autres et avec vous-même. On peut se tromper dans la vie, mais la vraie erreur, c’est de s’entêter.

En ce qui concerne la romance, c’est encore un point qui m’a fait, à de nombreuse reprises, grincer des dents. Je ne sais pas si c’est dû aux personnages, à leur personnalité ou tout simplement au contexte de l’histoire, mais pour moi, le couple que forment Léna et Tom fait très banal. Déjà, entre eux, ça démarre vraiment trop vite. À peine le temps de se rencontrer qu’ils sont déjà dans les bras l’un de l’autre. Je ne sais même pas si on peut parler d’un coup de foudre, en tout cas je ne l’ai pas ressenti comme tel. Je n’ai ressenti aucune alchimie, aucune tension entre eux. C’est simple, si quelqu’un m’avait dit qu’ils étaient faits pour être ensemble, je ne l’aurais pas cru. Certes, ils ont tous deux une passion commune, ils se comprennent sur certaines choses, mais à côté de ça, leur couple ne faisait pas assez réel pour je puisse croire à leur relation. De plus, les réticences de Léna à vouloir se mettre en couple pour ne pas trahir la mémoire de son premier amour… Pour moi, c’était une fausse excuse.

 

Ensuite, il m’a manqué de la maturité, on avait parfois l’impression de lire un roman de la collection New Way. Ils ont peut-être 20 ans, mais par moments ils font d’avantages penser à des adolescents dans leurs manières de parler ou de se comporter. De même, les scènes intimes ne sont pas assez détaillées, trop peu développées à mon goût. Il faut savoir que Léna s’adresse quelquefois directement au lecteur et lors d’une scène intime, elle dit : « On fait l’amour. Je ne vais pas donner de détails non plus, c’est intime. ». C’est bien joli tout ça, mais si je lis de la New Romance, c’est aussi pour ce genre de scène. Pour moi, les scènes intimes font clairement partie de l’histoire d’un couple. Elles sont, je trouve, importantes pour rendre une histoire d’amour plus crédible, pour permettre de donner de l’intensité, de la profondeur et de l’émotion au roman. Car oui, bien que cela soit des scènes de sexe, elles servent à se rendre compte de l’évolution des sentiments au sein du couple. Malheureusement, je n'ai rien vu, rien ressenti de tout ça. La romance entre Léna et Tom, comme tout le reste du roman, m’a laissée indifférente.

 

En conclusion, Nous deux sur le toit du monde n’a malheureusement pas été une très bonne lecture pour moi. Sur le papier, l’histoire avait tout pour me plaire, elle avait énormément de potentiel, toutefois je trouve qu’elle n’a pas été assez exploitée. C’est vraiment dommage car le roman se lit très vite et facilement. La plume d’Adèle Ninay n’est absolument pas désagréable à lire, elle possède un style bien à elle qui la différencie des autres auteur(e)s de New Romance. Son style est brut et percutant, certes ça ne peut pas plaire à tout le monde, mais ç’a le mérite d’être singulier. Malgré tout, cela n’a pas suffi pour me faire apprécier ma lecture. Je suis certaine que ce roman trouvera son public comme cela a déjà été le cas pour Pas nés sous la même étoile. Je pense tout simplement que c’est un style de roman qui n’est pas fait pour moi. Dans tous les cas, n’hésitez surtout pas à vous faire votre propre avis.

 

 

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