Titre : C’est juste un collègue
Auteur(s) : Margherita Gabbiani
Editions : Hugo Poche (New Romance)
Résumé
À 27 ans, Margaux croit son avenir tout tracé avec Jean, son fiancé. Malgré des hauts et des bas, elle est persuadée que leur idylle est faite pour durer... Mais ses certitudes flanchent lorsqu’elle est recrutée dans l'agence digitale Kreatio. Elle se laisse entraîner par l'ambiance festive et légère de la start-up... et se rend compte que le doux sourire de l'homme qu'elle croise tous les jours à la machine à café ne la laisse pas indifférente. Mais lorsque l'envie de séduire se transforme en un désir bien plus profond, Margaux se trouve confrontée à un dilemme. Sera-t-elle prête à renier tous ses principes juste pour lui, son collègue ?
Ma Chronique
Note : 3/5
Je suis mitigée
Je remercie les éditions Hugo New Romance pour l’envoi de ce roman.
En toute franchise, je ne sais vraiment pas comment débuter ma chronique. Je ne peux pas dire que je ne n’ai pas aimé cette histoire, mais je ne peux pas également dire que j’ai aimé. En réalité, je ressors de cette lecture surtout mitigée. Quand j’y pense, je suis même très frustrée de ne pas être parvenue à apprécier ce roman dans son intégralité. Il faut dire que le résumé m’avait immédiatement emballée et le principal thème qui y était abordé, l’infidélité féminine, avait piqué ma curiosité. Étant donné que l’on a davantage l’habitude de voir l’infidélité masculine au coeur des récits, j’étais curieuse de découvrir la façon dont Margherita Gabbiani allait traiter ce sujet.
Dans cette histoire nous suivons Margaux, jeune femme de vingt-sept, qui vient tout juste de se faire embaucher dans une start-up. Avant de franchir les portes de l’agence digitale Kreatio, Margaux pensait que son avenir était déjà tout tracé. Fiancée à Jean et en plein préparatif du mariage, la jeune femme était loin d’imaginer que son nouveau boulot viendrait bousculer toutes ses convictions. En effet, au fur et à mesure que les semaines passent, sa relation avec Jean commence considérablement à se dégrader et se sentant mise de côté, Margaux finit par ressentir de l’attirance pour un collègue de travail. Dès lors, ce qui n’était au départ qu’un simple flirt va devenir bien plus profond. Si dans un premier temps Margaux ne veut en aucun cas tromper et blesser son fiancé, il devient cependant très difficile pour elle de ne pas franchir la limite…
Pour commencer par le plus gros point positif du roman, je dois dire que le thème de l’infidélité féminine est ici très intéressant et bien exposé. En général, avec ce genre de sujet, ça passe ou ça casse. L’infidélité n’est pas quelque chose que je cautionne particulièrement, je l’ai même en horreur, et dans certains récits c’est aussi un élément qui peut très vite venir plomber ma lecture. Bien sûr, tout va dépendre de la façon dont l’auteur va venir l’aborder. Margherita Gabbiani, pour sa part, en parle avec beaucoup de bienveillance sans pour autant en faire l’apologie. À travers l’adultère de Margaux, l’auteure vient nous montrer les sentiments et les répercussions qu’entraine cet acte. Pour comprendre les choix de Margaux, il faut prendre du recul et mettre nos a priori de côté. Dans un couple, tout n’est pas tout blanc ou tout noir. Il n’y a pas que de bonnes ou de mauvaises personnes. Il y a des couples qui peuvent quelquefois traverser des problèmes, qui finissent par ne plus s’aimer, par se détourner l’un de l’autre ou tout simplement qui abandonnent.
Je me suis longtemps considérée comme une fille sans histoires. Ma vie, sans être monotone ou ennuyeuse, a rarement été ponctuée de revirements inattendus ou d'aventures rocambolesques.
Du coup, en voyant que Margaux traversait des problèmes de couple, que Jean ne faisait plus attention à elle et qu’il n’y avait plus aucun dialogue entre eux, j’ai essayé du mieux que j’ai pu de comprendre ses choix. Je ne cautionne toujours pas l’adultère, mais c’est vrai qu’il est facile de juger lorsque l’on ne connaît pas la situation que traverse le couple. Tout dépend du contexte de l’infidélité, on est tous plus ou moins capable de faire des erreurs et c’est à nous de faire en sorte de ne pas franchir la limite. C’est là le message et toute l’importance de cette histoire.
Pour parler ensuite d’un autre point positif, j’ai trouvé la plume de Margherita Gabbiani très agréable. Si j’ai d’abord eu quelques difficultés à rentrer dans l’histoire et trouvé le récit un peu long à démarrer, la suite s’est révélée être fluide, très facile à lire. Maintenant du côté de l’intrigue, je trouve que certains événements et rebondissements sont un peu trop rocambolesques pour y croire et pour faire en sorte qu’ils soient crédibles. C’était parfois un peu trop tiré par les cheveux à mon goût, je n’ai pas pu m’empêcher de lever les yeux ciel devant le cliché que transpirent certains passages.
Vient ensuite la romance. Comme vous pouvez vous en douter, cette romance n’est pas comme les autres puisque celle-ci débouche vers un adultère. Avant de commettre l’impardonnable, Margaux est donc en couple avec Jean. D’ailleurs, plusieurs autres lecteurs de cette histoire ont relevé un triangle amoureux, mais de vous à moi je ne sais si on peut vraiment parler d’un triangle amoureux. Entre Margaux et Jean, il n’y a plus rien de romantique et ce, depuis pas mal de temps déjà. Ils ne se voient qu’en coup de vent, ne se parlent pratiquement plus et j’ai eu l’impression que Jean voyait surtout Margaux comme un joli trophée plutôt que comme sa future épouse. Pourtant, elle ne veut pas le quitter et essaye tant bien que mal d’arranger les choses. Cependant, lorsqu’elle se rend compte qu’elle est la seule à vouloir faire des efforts et que Jean a finalement fini par abandonner leur couple, elle finit par abandonner à son tour.
L'amour a ses raisons, que la raison ignore.
Tout cela mène donc Margaux à Gabriel, son charmant collègue. Toutefois, avant de succomber à Gabriel, il y a eu un autre homme qui travaille également à Kreatio (je ne dis pas son nom, je vous laisse la surprise de le découvrir ^^). D’ailleurs, j’ai complètement été déstabilisée lorsque ce personnage fait son apparition dans la vie amoureuse de Margaux. Après avoir lu le résumé, je ne m’y attendais pas du tout et j’ai eu du mal à voir où voulait en venir Margherita Gabbiani. Comprenez que je pensais découvrir un triangle amoureux, j’étais donc loin de me douter qu’au lieu de flirter avec un personne, Margaux allait flirter avec deux personnes. Pour être honnête, je ne pense pas que ce personnage soit nécessaire, il m’a davantage donné la sensation d’arriver comme un cheveu sur la soupe et ça ne s’est pas arrangé par la suite. Peut-être qu’il était important pour l’intrigue, malheureusement je n’ai pas su le voir. Par conséquent, quand Margaux passe de ce personnage à Gabriel, ça se fait sans transition. Elle dit non à cet homme parce qu’elle ne veut pas tromper Jean, mais quelque temps après elle dit oui à Gabriel. Je dois avouer que sur le moment je n’ai pas vraiment compris sa logique.
En dehors de ça, la romance entre Gabriel et Margaux ne se fait pas en un jour, c’est assez lent et j’ai trouvé cela appréciable. Ils prennent du temps à se connaître et avant de devenir amants, ils étaient amis. Entre le moment où Margaux arrive à Kreatio et où ils commencent une aventure, il y a une ellipse temporelle d’environ trois mois. Nous, on ne s’en rend pas forcément compte, la romance nous paraît assez rapide alors qu’en réalité, elle est lente. Malgré le contexte de l’infidélité, ça serait mentir si je disais que leur couple n’est pas touchant. C’est une jolie et douce romance, certes un peu particulière, mais elle ne manque pas de charme. Évidemment, les mensonges et les secrets sont légèrement venus entacher leur histoire, aucune romance ne devrait débuter sur les bases d’un adultère.
Dans ma vie amoureuse, j’ai eu quelques aventures. J’ai connu les papillons dans le ventre et deux-trois relations foireuses. Puis j’ai connu Jean, mon fiancé, et tout a semblé trouver exactement sa place. Mais ça, c’était avant.
Pour finir, et c’est doute ma plus grosse déception, je ne suis à mon grand regret pas parvenue à accrocher aux personnages. Gabriel sort peut-être un peu plus du lot que les autres, j’ai aimé sa douceur ainsi que sa gentillesse, mais il me manquait quelque chose. Tout comme Margaux, il ne veut blesser personne, cependant je trouve que c’est assez contradictoire avec ses actes. S’il ne voulait blesser personne, il aurait dû dans un premier temps refuser d’entamer une aventure avec une femme presque mariée.
Ensuite, j’ai eu énormément de mal avec le personnage de Margaux. Je n’ai pas apprécié être dans sa tête, elle est en permanence indécise, très contradictoire avec elle-même. Comme je vous le disais, elle passe d’un autre homme à Gabriel alors qu’elle venait tout juste de le repousser. Soit tu décides de tromper ton compagnon, soit tu ne le fais pas. Bien sûr, je ne la juge pas, du moins j’essaye, je comprends qu’elle était malheureuse avec Jean, mais dans ce cas peut-être que la meilleure chose a faire était de le quitter. Bref, tout ça pour dire que les deux personnages principaux m’ont paru bien fades et finalement, un peu hypocrites.
En conclusion, C’est juste un collègue n’est pas vraiment une grosse déception, néanmoins certains éléments comme les personnages ou encore certaines parties de l’intrigue m’ont laissée dubitative. Malgré tout, cela reste une lecture percutante et qui sans hésitation bouscule nos convictions ainsi que notre façon de voir les choses. Les thèmes sont originaux, bien abordés et je tire mon chapeau à Margherita Gabbiani pour avoir eu le courage de nous proposer une romance sans tabou avec au coeur l’infidélité féminine. J’ai également bien accroché à la plume, je lirai volontiers les prochains titres de l’auteure. Encore une fois, il ne s’agit que de mon ressenti personnel, je vous invite donc à vous faire votre propre opinion sur ce roman !