Titre : Le Royaume Assassiné
Auteur(s) : Alexandra Christo
Éditions : De Saxus
Résumé
Une sirène meurtrière et un prince aventurier vont devoir s'allier malgré eux. Une réinterprétation très sombre de La Petite Sirène.
Lira est la sirène la plus dangereuse de l'océan. Elle a déjà pris le cœur de dix-sept princes qui sont tombés sous son charme. Mais un jour, tout bascule lorsqu'elle tue l'une de ses semblables. Pour la punir, sa mère la Reine des Mers transforme Lira en ce qu'elle déteste le plus : une humaine. Elle lui donne alors jusqu'au solstice d'hiver pour lui apporter le cœur du Prince Elian, ou bien elle restera sous cette forme pour l'éternité. De son côté, le Prince considère l'océan comme sa vraie demeure, même s'il est l'héritier du plus grand des royaumes. Chasser les sirènes est sa raison d'être. Mais lorsqu'il sauve une jeune femme qui se noie, il est loin de se douter de sa vraie nature... Pour le remercier, elle lui promet de l'aider à trouver le moyen de détruire toutes les sirènes, mais peut-il vraiment lui faire confiance ?
Ma Chronique
Note : 3,5/5
J’ai aimé, mais...
Avant toute chose, je dois dire que j’avais beaucoup d’attentes concernant ce roman. Sur le papier, Le Royaume Assassiné avait tout pour plaire et lorsque j’ai vu qu’il était question d’une version plus sanglante, plus sombre, du célèbre conte La Petite Sirène, je n’avais pas d’autre choix que de succomber à l’appel. Pourtant, et bien que j’ai aimé la majorité de l’histoire, je dois avouer que je n’ai pas eu le coup de coeur que j’espérais.
En terminant le roman, j’ai eu pas mal de difficultés à comprendre la cause de cette légère déception. Je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus et il n’y a rien de pire pour moi que de terminer une lecture avec une sensation d’inachevé. Le problème ne vient pas de l’histoire en elle-même puisqu’on nous avait promis une interprétation moins édulcorée que le conte Disney et de ce côté-ci, je n’ai pas été déçue.
Alexandra Christo nous offre sur un plateau d’argent une sublime et captivante réécriture. Habituée aux gentilles et douces sirènes, j’ai été très agréablement surprise de constater que l’héroïne, Lira, était très loin du personnage d’Ariel. Ici, les sirènes sont davantage considérées comme des monstres, des créatures viles et cruelles. Le monde marin que dépeint l’auteure ne manque pas de richesse et d’originalité. Le thème de la piraterie est également bien exploité et j’ai trouvé super le fait que le prince, qui est censé être en général « charmant », ne le soit pas tellement dans cette réécriture. En effet, le prince Elian s’adonne à des activités de pirates et semble prendre énormément de plaisir à tuer des sirènes.
L’intrigue principale est quant à elle relativement bien menée et le récit est assez entrainant. De nombreux rebondissements sont à prévoir, l’action est au rendez-vous, toutefois j’ai eu le regret de relever quelques longueurs. D’ailleurs, je pense que ces longueurs sont certainement une des causes de mon absence de coup de coeur. Certains passages, trop longs à mon goût, venaient quelquefois casser le rythme du récit. De plus, si la fin du roman reste satisfaisante, elle n’en reste pas moins trop rapide. Celle-ci était prévisible depuis le départ, mais j’aurais préféré que l’auteure prenne davantage le temps de l’approfondir.
Concernant les personnages, ça commence à se compliquer pour moi. Je n’ai tout bonnement pas réussi à m’attacher à aucun d’entre eux. J’ai souvent eu la sensation d’être restée en surface alors qu’il y avait énormément de chose à dire. Au début, j’étais curieuse de découvrir les personnages de Lira et d'Elian, mais plus j’apprenais à les connaître et plus ils me paraissaient fades et antipathiques. C’est vraiment dommage, car l’idée de nous présenter des personnages aux antipodes de ce que l’on peut avoir l’habitude de voir, des « anti-héros » comme j’aime les appeler, était très intéressante, cependant ça n’a pas été suffisant pour que les apprécie.
Pour conclure, je vais parler de la romance… ou plutôt de l’absence de romance. Alors oui, on a droit à un bisou, malgré tout ce n’est pas transcendant. Je n’ai ressenti aucune étincelle, aucune alchimie. Vu leurs caractères, je m’attendais à beaucoup plus de passion et même la scène tant attendue du baiser retombe comme un soufflé. Au final, j’ai eu la sensation d’être complètement passée à côté puisque hormis la scène du baiser, il n’y a aucun moment romantique entre Lira et Elian, et ce durant toute la durée de l’histoire. Je sais que cela ne colle peut-être pas trop avec leurs tempéraments, mais j’aurais aimé un peu plus de romance. Donc, pour ma part, je ne sais pas si je peux considérer leur relation comme une romance, je reste assez mitigée concernant leur couple.
En conclusion, malgré certains éléments qui sont venus ternir ma lecture, j’ai bien aimé le fond et la construction de l’histoire. J’ai adoré découvrir la plume d’Alexandra Christo qui s’est révélée être addictive et plaisante à lire. Je regrette seulement le manque de développement de la romance, des personnages et de la fin qui est, à mon sens, trop vite expédiée. Le Royaume Assassiné reste néanmoins une bonne lecture qui mérite d’être découverte.