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Si Belle, Sybille - Valentine Lalande

 

Titre : Si belle, Sybille

Auteur(s) : Valentine Lalande

Éditions : Hugo Roman (NewWay)

 

Résumé

 

Sybille se trouve moche, fade, inintéressante. Elle rase les murs du lycée pour ne pas se faire remarquer. Chaque jour, elle tente de sourire à son reflet dans le miroir, mais lorsque sonne sa première heure de cours, elle remet son masque d'adolescente solitaire ignorée par ses camarades. En secret, elle observe Soren, le type du dernier rang qui passe ses journées à griffonner sur un carnet. Lorsque leur professeur de Littérature les soumet à un exercice d'écriture en binôme, elle espère bien tomber sur celui qui l'envoûte depuis le collège.

Malheureusement, le sort en décide autrement. Et c'est la pétillante Sofia, sa meilleure amie aussi généreuse en formes que de caractère, qui tombe sur Soren. La banale Sybille se retrouve à devoir travailler avec Samuel, qui décroche de loin la palme du pire crétin de la classe. Arrogant, imbu de lui-même et redoublant pour la deuxième fois... L'exercice littéraire risque de ne pas être une partie de plaisir. À moins que... Et si Samuel l'aidait à prendre confiance en elle et à faire craquer le mystérieux Soren ?

 

Ma Chronique

Note : 5/5

Coup de Coeur

Une personne n’est jamais fondamentalement mauvaise. Si on ne lui offre pas la possibilité de montrer autre chose que la noirceur de son coeur, elle continuera à suivre le mauvais chemin.

Rares sont les romans Young Adult qui me touchent autant et qui se révèlent être de magnifiques coups de coeur. Pourtant, c’est exactement ce qu’il s’est passé avec Si belle, Sybille. Plus qu’une simple romance, Si belle, Sybille est avant tout une magnifique histoire qui aborde un bon nombre de sujets d’actualité tels que la confiance en soi, le suicide, la grossophobie, le harcèlement scolaire, la dépression… Une magnifique histoire qui véhicule des messages forts : la tolérance et l’acceptation de soi.

 

Quand j’ai débuté ma lecture, je ne pensais pas être aussi rapidement happée par l’histoire. Pour avoir déjà lu d’autres romans qui traitent exactement des mêmes thèmes que Si belle, Sybille, je savais que j’allais apprécier l’histoire, mais je ne m’attendais pas à avoir un réel coup de coeur. Souvent, les autres romans ne font que survoler le problème et manquent de profondeur. Or, ici, Valentine Lalande va au bout des choses et sa plume est d’une incroyable justesse.

Si l’on croit que les yeux sont le reflet de l’âme, on pourrait penser que je suis quelqu’un d’intéressant et d’original.
En réalité, si la banalité portait un visage, ce serait le mien. Rien ne me démarque. Je suis la fadeur incarnée.

L’auteure nous prouve tout au long du roman que les apparences sont très souvent trompeuses et combien il est important de ne pas juger une personne seulement sur son physique ou son comportement. Entre les taquineries anodines et les méchancetés gratuites, il n’y a qu’un pas et c’est aussi ce message que fait également passer cette histoire. En plus d’avoir adoré la façon dont elle aborde certains sujets, j’ai beaucoup aimé la plume de Valentine Lalande. C’est fluide, léger, malgré la gravité de certaines situations, et très addictif.

 

J’ai trouvé super-sympa d’avoir les points de vue de l’ensemble des personnages. Cela permet entre autres de garder un rythme soutenu, et d’avoir la possibilité de découvrir les personnages sous un autre angle. La narration se fait donc principalement par Sybille, Sofia, Samuel et Soren. Bien sûr, certains personnages sont davantage mis en avant que d’autres, mais j’ai beaucoup apprécié cette construction très originale du récit.

Je ne vais pas te dire que je suis tombé amoureux de toi au premier regard. Ni la première fois où je t’ai parlé. Ce serait faux. Je suis tombé amoureux de toi comme on boit son café le matin. La première gorgée nous brûle et, ensuite, on s’habitue. Je me suis habitué à toi de la plus belle des manières, Sybille. Tu m’as fait comprendre que la couverture d’un livre est secondaire.

Concernant les personnages, je me suis attachée à chacun d’entre eux, chose qui est très rare chez moi. Le personnage féminin que j’ai sans aucun doute le plus aimé est celui de Sofia. Je me suis beaucoup reconnue en elle. Pour avoir moi aussi subis le harcèlement scolaire et les moqueries de mes camarades de classe parce que j’étais ronde, je n’ai eu aucune difficulté à comprendre ce que ressentait Sofia. La jeune fille fait comme si rien ne l’atteignait et pourtant, il suffirait de la goutte d’eau de trop pour faire définitivement déborder le vase… Sofia est une personne superbe que j’ai pris plaisir à découvrir au fil des pages.

 

Sybille est aussi très attachante. À l’inverse de Sofia qui fait facilement confiance, Sybille est tout le contraire de son amie. Elle se méfie de tout, au point qu’elle ne vit plus et préfère se faire très discrète. J’ai aimé son caractère et sa repartie. On pourrait facilement penser que Sybille ne possède aucun tempérament, au final j’ai été agréablement surprise qu’elle soit capable de tenir tête à Samuel. Par contre, j’ai trouvé que son personnage était quelquefois un peu trop effacé et pas assez développé pour moi. J’aurais aimé en découvrir davantage sur elle, sur sa vie et sur les conséquences qu’a engendré le décès de son père.

Si on est tous le con de quelqu'un, on est aussi tous moches aux yeux d'un autre. La beauté est relative.

Pour ce qui est des personnages masculins, Samuel est celui que j’ai le plus aimé. Alors, au début, ce n’était vraiment pas gagné. Avec son comportement, je me suis demandé comment j’allais parvenir à l’apprécier. Au fil du récit, Samuel se dévoile, laisse apercevoir ses failles et on comprend que son sarcasme, ses railleries et son comportement ne sont en réalité qu’une armure. J’ai adoré le voir craquer, révéler ses faiblesses et se mettre finalement totalement à nu face à Sybille et Sofia. Je me suis surprise à apprécier son personnage, alors que c’est une personne avec qui je ne pourrais peut-être pas m’entendre dans la vraie vie. Je peux dire que j’ai eu un gros coup de coeur pour son personnage.

 

Pour finir, Soren. Comme Sybille, je l’ai trouvé un peu trop effacé, pas assez développé et c’est dommage. Malgré ça, cela ne m’a tout de même pas empêchée de m’attacher à lui. Soren, c’est le garçon timide, discret et d’une incroyable gentillesse. J’ai adoré sa façon de voir Sofia, sa façon de se comporter avec elle et surtout la façon dont il parlait d’elle. Honnêtement, j’ai facilement craqué pour sa magnifique personnalité.

Si moi je suis banale, eux sont aussi communs que la lettre E dans un roman.

En conclusion, Si belle, Sybille est un superbe coup de coeur. J’ai adoré découvrir la complexité des personnages, leur personnalité, leurs qualités, leurs défauts, leurs peines, leurs espoirs… C'est une véritable bouffée d’air frais, une histoire rafraîchissante qui aborde des thématiques délicates, parfois dures, mais c’est avec beaucoup de sensibilité et de bienveillance que Valentine Lalande les met en lumière. Un roman cocooning comme je les aime et qui ne vous laissera certainement pas indemne !

 

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B
Il a l'air un peu cliché - je devine A PEINE la fin ! - mais je vais lui laisser sa chance puisque tu dis que l'autrice aborde les thèmes en profondeur. Et je trouve ça bien !
Répondre
A
Oui, c'est sûr que ça reste du Young Adult et la fin est, en effet, sans surprise, mais c'est un très bon roman :)