Titre : The Kingdom
Auteur(s) : Jess Rothenberg
Éditions : Casterman
Résumé
Nous sommes sublimes. Nous n'élevons jamais la voix. Nous devons toujours vous être agréables. Nous ne disons jamais non, à moins que vous ne le vouliez. Vos désirs sont des ordres. Votre bonheur est notre bonheur. Ana, mi-humaine, mi-robot, est l'une des sept hybrides conçues pour divertir les visiteurs du parc d'attractions Kingdom, petits comme grands. Sa vie prend cependant un autre tournant quand elle est accusée d'avoir assassiné Owen, l'un des membres du personnel. Commence alors un procès haletant, où la vérité n'est pas forcément celle que l'on croit…
Ma Chronique
Note : 4/5
J’ai aimé
Avec sa jolie couverture, son résumé très intrigant et l’histoire qui promettait un beau mélange entre Westworld et le monde magique des princesses Disney, je n’ai pas hésité longtemps avant de me procurer ce livre. J’ai passé un agréable moment de lecture en compagnie d’Ana et de ses « soeurs » au coeur d’un parc d’attractions où se mêlent féérie et mystère.
Le format du récit est assez particulier puisque celui-ci se déroule sous la forme d’un procès. En effet, Ana, une jeune fille mi-robot et mi-humaine, est accusée du meurtre d’Owen, un employé du parc d’attractions, The Kingdom. Le procès se déroule tout au long du roman, alternant entre les différents passages clés du procès. A cela s’ajoute, les chapitres qui suivent l’histoire d’Ana et dont elle est la narratrice. Ces chapitres qui mettent la jeune fille en lumière, débutent deux ans avant le procès et permettent aux lecteurs d’appréhender avec plus de facilité la complexité de cette sombre affaire.
Bien que le format de l’histoire soit original et inattendu, celui-ci n’en reste pas moins déstabilisant. En effet, j’avoue avoir ressenti une petite pointe de déception en découvrant la construction de la trame. Heureusement, une fois passé les premiers chapitres, je suis très vite rentrée dans l’histoire et le petit côté thriller rend la lecture appréciable et agréable.
La plume de l’autrice est quant à elle très plaisante à lire, fluide et possède le mérite de m’avoir captivée jusqu’a la fin. Jess Rothenberg décrit avec habileté les personnages ainsi que les décors qui nous permettent une totale immersion dans l’univers qu’elle a créé et qu’elle maîtrise pleinement. Honnêtement, après avoir découvert le format du roman, je ne pensais pas apprécier autant ma lecture et j’avais peur de m’ennuyer mais, au final, on se laisse facilement prendre au jeu et on dévore les chapitres pour avoir le dernier mot de cette affaire.
Concernant les personnages, j’ai trouvé celui d’Ana très intéressant bien qu’elle aurait mérité d’être un peu plus travaillée. J’ai tout de même apprécié sa personnalité et son caractère. Malgré le fait qu’elle ne soit pas entièrement humaine, c’est une jeune fille attachante, touchante et à l’esprit vif. Avec son statut d’androïde, on pourrait la croire incapable de réfléchir par elle-même ou bien d’avoir des sentiments vis-à-vis d’autrui, cependant, Ana possèdent des défectuosités qui la rendent tout simplement unique.
Pour ce qui est d’Owen, difficile de vous en parler car j’ai, moi-même, eu quelques difficultés à le cerner. C’est un garçon agréable et qui montre une réelle sollicitude envers les hybrides mais j’aurais aimé en apprendre un peu plus sur son personnage.
Quant aux personnages secondaires, difficile encore une fois de s’en faire une idée précise. Les « soeurs » d’Ana ont été un peu mises de côté au profit de cette dernière et j’ai trouvé cela dommage. Je pense que ça aurait pu rendre le récit plus intéressant et bien plus dynamique si l’autrice avait également mis en avant le reste des jeunes filles androïdes.
Pour finir, la romance qui s’installe au fil du récit entre Ana et Owen est assez bien menée. On n’est pas sur quelque chose de trop niais ce qui rend cette relation relativement appréciable. Néanmoins, certains points de cette romance sont un peu tirés par les cheveux et j’ai quelquefois eu du mal à voir où l’autrice voulait en venir.
En conclusion, The Kingdom est une agréable surprise et j’ai passé un très bon moment de lecture. Malgré un début capricieux, je me suis très vite laissé bercer par l’ingéniosité de Jess Rothenberg qui a su créer un univers séduisant. Ce roman permet également de remettre la technologie en question et de mettre en évidence le ressentiment que peuvent faire naître ces machines qui, au final, ont été créées par l’Homme. Je ne sais pas si une suite est prévue mais je l’espère car un bon nombre de questions restent malheureusement sans réponses claires. En tout cas, The Kingdom est une belle découverte et possède le mérite d’être lu !